*Ça fait bizarre tout ça… Quand j’y repense, quand j’y songe, quand je me pose la question de savoir ou de ne pas savoir ce que j’aurais ou n’aurais pas pu être… Trop compliqué pour moi. Tout ce que je sais, c’est que tout ça je le dois uniquement à vous. A Ten, à Itazura, à vous maître. A tous. Je n’oublierais jamais. Ce que vous m’avez enseigné, appris. Ces années, resteront à jamais dans mon esprit. Je suis mort, certes, deux fois même. Une fois par égoïsme, et une seconde par lâcheté. La prochaine sera par héroïsme.*
Il regardait autour de lui sans vraiment comprendre. Tout était si flou, étrange. Cette pièce n’était autre que la sienne.LA SIENNE. La dernière fois qu’il avait possédé un espace personnel, intime, il se souvenait être encore un humain. Il y a bien longtemps… Il aurait aimé voir ses deux compagnons, Ten et Ita, shinigamis de la Treizième division, sacrifiés lors de la Grande Guerre. Il aurait souhaité de tout son cœur meurtri les voir se disputer, se réjouir, rire ou bien même jurer.
Affalé sur un des canapés, il observait la pièce avec ennui et lassitude. L’aménagement était assez spartiate à vrai dire. La décoration c’était pas vraiment son truc…
« Il faudrait que je me trouve une petite femme pour m’arranger tout ça » Pensait-il naïvement.
C’était un peu comme s’il rêvait. Il imaginait, Ten, en train de s’affairer pour arranger ceci, passer un coup de poussière par là et à l’occasion lui donner un baiser.
*Aah, mon pauvre tu fantasmes là ! T’en demande un peu trop. Faut arrêter de se faire des films, t’es mort, vingt ans que t’es ici à toujours ressasser tes vieux souvenirs d’il y a un siècle, faut tourner la page. Même si… même si tout est de ma faute.*
Flash Back
Hikyou sentit ses lèvres trembler, ses pupilles se rétrécirent et son regard semblait vide, profondément vide. Il était littéralement tétanisé. Il ne repris conscience que deux minutes après. Il était déjà trop tard. Il vit gisant sur le sol, Itazura, son ami de toujours, du sang à la commissure des lèvres. Il se leva et s’avança vers son camarade.
# Shplouk#
*C’est mouillé… C’est…. Une flaque de sang, le sang de Itazura, il… il…*
« P***** ITA, ME FAIS PAS C’COUP LÀ !
- T’étais… un super pote ! »
Il cracha du sang, puis leva son bras pour montrer quelque chose…
Yurui tourna la tête et vit Ten qui se faisait attaquer !
Un noir, un vide immense puis le réveil, aussi douloureux que cette vision.
Yurui se réveilla en sursaut.
« Ita ? Ten ? hurla-t-il, OU ÊTES VOUS ? NE PARTEZ PAS NOON »
Une goutte de sueur perlait sur son front, il se releva de son lit d’un coups sec mais se repencha aussitôt, plié de douleur.
« Quatre ou cinq côtes de cassés, tout au plus, il ne faut pas trop bouger si tu veux te rétablir au plus vite , tonna une voix qui venait d’une autre pièce voisine à celle où Yurui se trouvait.
-Pardon ? Je… Je … suis où ? Où sont Ten ? ET ITA ! il … Il… Il était blessé, il me suppliait et….Ten… à côté, des coups… un hollow »
Il regarda ses mains. Il tremblait. Les yeux écarquillés, assis sur son lit, se souvenant petit à petit de ce qui s’était passé, des larmes lui montèrent aux yeux pour couler abondamment sur ses joues, sans retenue. Il hurlait, criait, avec horreur, une pointe de folie dans ses cris. Sa poitrine se compressait et la douleur devenait plus forte lorsqu’il hurlait, lorsqu’il crachait sa douleur, son désespoir, sa tristesse… Tout semblait si fragile, si dérisoire en ce monde. Il était mort pour rien, il avait vécu pour rien. Plus rien n’avait de sens !
Un homme rentra dans la pièce, un plateau à la main, il s’agenouilla aux côtés du blessé, plus calme mais toujours pleurant, son visage enfouit dans ses mains. L’homme, le visage inflexible mais à la fois serein, le regardait. Non avec pitié, mais presque avec paternité, compassion. Comme un père qui soigne son fils, ou qui le console. Il ne disait rien, il le regardait seulement, patient. Il leva son bras et toujours sans prononcer un mot, il posa sa main doucement sur l’épaule du petit.
Il semblait si faible, si fragile. On aurait dit un gosse qui aurait trébuché et se serait malencontreusement cogné. Hikyou sentit la main sur son épaule. Il s’en souviendra toujours. Ni trop lourde, ni trop légère, ses épaules ne souffrirent pas à son contact sans pour autant qu’il l’effleure. Etrange sensation de grand réconfort que jamais il n’avait ressenti. Aucune parole n’aurait pu égaler ce geste, si fort, si doux. D’ailleurs, pas un mot ne fut dit. L’un comme l’autre ne se connaissait pas. Deux inconnus, et pourtant… et pourtant…c’ était comme si ils se connaissaient depuis toujours. Le seul contact de cette main les avaient unis. C’est ce qu’Hikyou avait ressenti et d’ailleurs cela se confirma par la suite.
Fin du Flash Back
*Oublie oublie. Sois insupportable comme tu as l’habitude d’être !
Heureusement qu’il était là le vieux. Héhé, qu’est ce que je serais devenu sinon ? Bon c’est pas tout ça, mais va falloir que je me bouge un peu. Une réunion de Vizards s’impose. Ah la vie est dur quand on est le chef, le plus fort le plus beau … On sent toujours ces regards envieux et aimants se poser sur vous. Ah mes petits, émerveillez vous, je suis la pour ça. J’irais bien me balader aussi, mais bon, tout seul c’est pas drôle. Et imaginons que je tombe sur des méchants ! HIIIRK qu’est ce que je fais tout seul ! Trop dangereux. Vaut mieux qu’il y ait quelqu’un… huhuhu *
Yurui Hikyou