"Tu titilles ma curiosité, petit humain... Que fais-tu dans un tel endroit? Pour te connaître mieux que quiquonque, je sais que la vengeance ne t'interesses pas...
-Kuromoi, il faudra que tu m'explique un jour.... Pourquoi es-tu l'un des seuls esprits de zanpakutoh à venir me voir quand je ne suis pas en danger de mort, où quand je ne désire pas libérer le bankai?
-Parce que c'est de mon devoir de me soucier de tes motivations, Kiyoshi. A quelle cause donnes-tu ton arme? Je suis le premier concerné, vois-tu? Il me faut une réponse. Après quoi, je te laisserais en paix.
-Bah... tu l'as dit si bien toi-même... la vengeance, en plus de me désintéresser, est inutile dans mon cas personnel... je prête ma lame... à ceux qui ont besoin d'être protégés.
-Et tes objectifs personnels, retrouver ta soeur, n'est-ce pas?
-C'est l'évidence même.
-Bien, au moins c'est clair."
Kiyoshi était dans une petite ville nommée Karakura, dans le monde des humains. Rares étaient les capitaines qui descendaient jusque là, il fallait l'avouer, mais justement, en tant que Capitaine, il n'avait de compte à rendre qu'à une seule personne, le Capitaine Commandant de la Première Division, Seiji Saito, un homme étrange, qui portait moults bandages sur son corps, laissant deviner des brûlures graves. Sa puissance, disait-on, dépassait l'entendement, ce qui était presque naturel pour un tel poste haut-placé. Bref, revenons à notre cher Atora. Il était venu dans le monde réel afin d'assouvir une curiosité qui le tourmentait depuis quelques temps déjà, à savoir, ce qu'il était advenu de ses assassins, quand il n'était alors qu'un humain parmi tant d'autres.
D'ailleurs, en parlant d'humains, il y en avait beaucoup qui pouvaient le voir, dans cette ville. C'était un peu déstabilisant, mais après tout, pas nécéssairement étonnant au vu des derniers évènements. Coûte que coûte pourtant, le Go Bai Tai Taicho essayait d'être discret, récoltant les informations au compte-goutte. Après des recherches difficiles à Tokyo, sa piste l'avait amené ici. Près d'un cimetière, en bordure de la rivière qui traversait la ville, un peu à sa sortie. Le shinigami, invisible pour la plupart des yeux locaux (à penser qu'il y en ait dans un cimetière, puisque ce n'est pas une place publique) se mit à marcher entre les tombes, puis s'arrêta devant l'une d'elle, sommaire, et dégradée par le temps. Il regarda le nom inscrit. Otondo Kintaro. C'était bien celà. Le nom de l'homme qui l'avait élevé au rang de combattant. Qui l'avait réduit à l'état de simple bête. A l'état d'esclave, pour sa seule cupidité. Qui l'avait forcé à combattre. Mais dans un certain sens, qui lui avait appris la vie - de manière rude, c'est vrai, mais le résultat était là. C'était cet homme qui l'avait chassé alors qu'il fuyait. Et enfin, cet homme qui avait donné le coup de grâce, en lui enfonçant un couteau dans le coeur. Horrible douleur.
Kiyoshi s'agenouilla devant la stèle. A côté de lui, l'esprit de son zanpakutoh, quelque peu libertin, et que lui seul pouvait voir cette fois, pouvoirs ou pas. Kuromoi, tel était son nom, ressemblait à un être vaguement humain fusionné dans une statue reliquair, et qui flottait au-dessus du sol. Autour de sa main droite tournaient deux petites sphères noires. D'une voix désincarnée, mais désinvolte, presque enjouée, l'esprit se mit à parler, voyant que Kiyoshi gardait le silence.
"Mon petit manieur de zanpakutoh, je vois que finalement tes recherches ont porté leur fruit. que vas-tu faire maintenant que tu as retrouvé celui qui t'as tué? Rien, malheuresement. Ce n'est pas une cause à laquelle prêter ton arme... prêter ma force. Trouve un véritable objectif, une motivation pour laquelle tu mourrais. Je reviendrais te voir lorsque tu l'aura trouvée. Ou alors, je reviendrais te harceler tous les matins jusqu'à ce que tu sache comment utiliser ma formidable force ! Bwahaha ! Sayonara !"
L'esprit se volatilisa, mais Kiyoshi ne bougea pas pour autant. Kuromoi avait raison, ses objectifs étaient vagues. Protéger ceux dans le besoin? Pourtant... il pouvait donner tout ce qu'il avait poru protéger un innocent en danger. Car il n'avait rien qui le rattachait, ni au monde des vivants, ni au monde de la Soul Society. Pas même sa soeur, toujours introuvable depuis ces 70 années. En parlant d'années... il était logique que Kintaro soit mort. Il était déjà vieux lorsque Kiyoshi fut tué, alors, soixante-dix ans plus tard... vu le petit cimetière qu'on lui avait alloué, le mafieux était sûrement mort misérablement. Probablement tué par un de ses rivaux, Kiyoshi ne savait. Il resta longtemps ainsi, devant la tombe, méditant plus qu'autrechose. Combien de temps s'était écoulé? Dix minutes? Deux heures? Il ne savait pas, mais lorsqu'il entendit un bruit derrière lui, il se releva lentement, puis se tourna, calmement, afin de voir qui était ce nouvel arrivant, et ce qu'il faisait dans un tel lieu.